Voilà bien une irritation, une frustration qui resurgissent régulièrement : dans l’immense révolution que représente Internet, une révolution qui n’a guère, dans le passé, d’équivalent que dans l'apparition de l’imprimerie au XVe siècle de notre ère, la France, et avec elle l’Europe, ont abandonné aux États-Unis une domination technique, économique et politique que l’arrogance des GAFAM nous rappelle sans relâche.
Non pas que notre continent ait renoncé à peser, dans ce champ, sur le jeu des forces à hauteur planétaire. Mais enfin, si le déséquilibre est aujourd'hui patent, rien, à cet égard, n’était inscrit dans les astres. Et il peut être fécond, pour l’avenir, de comprendre comment, en dépit de brillantes inventions nées sur nos bords, ce déséquilibre a pris forme et comment il s’est imposé, non sans de vastes conséquences politiques, économiques et aussi, surtout peut-être, culturelles.